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LE TORTIONNAIRE DE YASSER ARAFAT

La prouesse de Sharon 
 
le 9 octobre 2003 
 
 
Ça sert à quoi? Qu'est-ce qu'Israël avait à gagner à aller en territoire syrien bombarder un camp palestinien pour venger l'attentat de Haïfa? La question n'est pas morale. 
 
 
Elle est politique, car, que ce camp serve ou non de base au Jihad islamique, le problème est de savoir si ce raid était ou non susceptible de réduire l'insécurité dans laquelle les Israéliens vivent depuis trois ans, cette terreur qu'Ariel Sharon se faisait fort d'enrayer. 
 
 
La réponse est clairement non. Si trois années de représailles systématiques contre les cellules et les organisations terroristes de Cisjordanie et de Gaza n'ont pas empêché les kamikazes de continuer à semer la mort en Israël, ces bombardements sur la Syrie n'y contribueront pas plus. 
 
 
Ils ont, en revanche, immédiatement réussi à substituer à la condamnation internationale de la boucherie de Haïfa l'embarras des Etats-Unis et les protestations du monde contre ce qui est bel et bien - riposte ou pas - une agression contre un Etat souverain. 
 
 
En un tour de main, Israël a perdu, dimanche, la sympathie que lui avait attirée, la veille, le spectacle de ces corps déchiquetés dans une ville où la coexistence entre juifs et Arabes prouve, chaque jour, qu'elle n'est pas une utopie. Ce n'est pas rien, la sympathie du monde. 
 
 
Pour un aussi petit Etat qu'Israël, défendu par les Etats-Unis mais qui ne survivra qu'en trouvant un compromis avec ses voisins, c'est le plus précieux des biens, le capital sur lequel il s'était fondé et grâce auquel il s'était imposé. Aucun dirigeant israélien ne devrait en sous-estimer la valeur. 
 
 
Rien n'est plus contraire aux intérêts d'Israël que de la compromettre, mais Ariel Sharon n'a pourtant pas hésité à donner le mauvais rôle à son pays en permettant à la Syrie, à ce régime qui occupe le Liban et abrite les plus radicaux des extrémistes palestiniens, de se poser en victime et d'en appeler au Conseil de sécurité. Où est le bénéfice pour Israël? 
 
 
Il n'y en a pas l'ombre d'un. Il n'y avait aucun avantage à faire cela, ni militaire ni diplomatique. Après avoir remis en selle Yasser Arafat en menaçant de l'expulser, Ariel Sharon a commis, là, la plus stupéfiante de ses erreurs, en redonnant une dimension régionale au conflit israélo- palestinien alors même que la crise irakienne inquiète déjà le monde entier. Ce Premier ministre accumule à présent les bévues, fait n'importe quoi car sa politique a tant failli qu'il ne sait plus quoi faire, sauf donner des coups d'épée dans l'eau et s'enfoncer toujours plus dans l'erreur. 
 
 
Jamais l'image internationale d'Israël n'aura été à ce point atteinte que sous son gouvernement. Grâce à cet homme, l'économie israélienne aura rarement été dans une si mauvaise passe. Jamais les inégalités sociales n'auront été si grandes dans un pays qui a tant besoin de cohésion sociale. Jamais, même durant l'aventure libanaise, le malaise de l'armée n'aura été si profond. 
 
 
Ariel Sharon n'a réussi qu'à faire à son peuple autant de tort que Yasser Arafat au sien. C'est sa seule prouesse. Elle est de taille. 
 
Sources : Lien vers http://www.lexpress.fr/idees/tribunes/dossier/guetta/dossier.asp?ida=407221>

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