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LA VIE D'UN HOMME ET SON EMPREINTE

 
 
Yasser Arafat : Une vie pour la Palestine 
 
Habib Bourguiba se comparait souvent à Jugurtha, l’ancien chef numide, mais il se considérait, surtout, comme “un Jughurtha qui a réussi”. On pourrait dire, en le paraphrasant, que Yasser Arafat est un Bourguiba qui a trébuché... sur la dernière marche de son combat : la création d’un Etat palestinien indépendant. Cela ne minimise en rien le rôle historique du leader palestinien, qui a eu à combattre un ennemi autrement plus redoutable, et déterminé à ne lâcher aucune parcelle du territoire conquis par la force des armes.
 
 
Le président de l’Autorité palestinienne est en train de livrer son dernier combat contre la maladie et la mort, dans un hôpital militaire français, où il a été transféré d’urgence, le 29 octobre dernier, après une grave dégradation de son état de santé. A 75 ans, dont une quarantaine consacrée au combat, il avait été, tour à tour, résistant, chef militaire, dirigeant politique, puis VRP d’un mouvement de libération nationale, avant de devenir le chef historique d’un peuple en marche vers son indépendance et le président d’un Etat en gestation.  
 
Celui par qui la Palestine existe  
 
Si, à la fin d’une vie particulièrement pleine et agitée, Arafat n’est pas arrivé à réaliser son rêve le plus cher, qui est d’instaurer un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale sur une partie – c’est quand même mieux que rien – de la terre de la Palestine historique et... de voir le drapeau national palestinien flotter au-dessus de Jérusalem-Est, Abou Ammar – comme le surnomment ses compagnons de combat – a réussi, au terme d’un demi-siècle de lutte, jalonné d’épreuves aussi héroïques que douloureuses, à imposer la tragédie de son peuple au cœur de l’attention internationale et à coaliser, autour de sa personne et de son nom, ce peuple qui a failli être effacé de la carte.  
 
Pour mesurer l’immensité de la tâche accomplie par Arafat, il suffit de se souvenir de la célèbre phrase de Golda Meir au début des années 1970 : “Les Palestiniens n’existent pas, ce sont des Arabes”. L’ancien Premier ministre d’Israël savait de quoi elle parlait. En effet, lorsque Arafat, jeune ingénieur palestinien exilé au Koweït, a créé le Fatah, en 1959, les Palestiniens n’existaient pas encore au regard de la communauté internationale. Ils étaient toujours représentés – et donc aussi conduits – par les dirigeants arabes de l’époque, dont le regretté président égyptien Gamal Abdel-Nasser. Et si, aujourd’hui, plus personne ne peut dire que les Palestiniens “n’existent pas”, c’est, en grande partie, grâce à Arafat, qui a su rassembler son peuple au sein d’une seule instance représentative, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), créée en 1979, et lui forger, peu un peu, une identité politique et un destin national. Et ce n’est pas là, on s’en doute, son moindre mérite.  
 
“S’il me fallait résumer en une phrase, une seule, les décennies de fureur et de sang traversées par le mouvement national palestinien après 1948, je n’écrirais que ceci : Yasser Arafat a mené le combat des siens pour la reconquête de leur nom, Palestiniens, et les tirer ainsi de l’effacement imposé vers la visibilité, évidence incontournable qu’ils existaient et que leurs droits étaient identiques à ceux de tous les hommes”, a écrit, à ce propos, l’écrivain palestinien Elias Sanbar, rédacteur en chef de la Revue d’études palestiniennes, dans un hommage à Arafat intitulé “Le résistant” ( Le Monde, 6 novembre 2004).  
 
Le “Combattant suprême” 
 
Né le 4 août 1929 en Egypte, comme indiquent ses documents d’état-civil, Mohammad Abdel Raouf Arafat Al-Koudwa Al-Husseini, alias Yasser Arafat (Yasser signifie : facile à vivre), a bien pu naître à Jérusalem, comme il l’a toujours prétendu. “Sa mère, Zahwa Abou Saoud, l’a mis au monde au domicile de ses parents, dans la ville sainte”, soutient un de ses nombreux biographes. “Mais c’est son père, originaire de Gaza mais installé au Caire depuis 1927, qui l’a enregistré au Caire afin qu’il puisse bénéficier d’un enseignement gratuit”, explique-t-il.  
 
Quoi qu’il en soit, le jeune Yasser, sixième enfant d’une famille qui en compte sept, perd sa mère en 1933. Avec l’un de ses frères, Fathi – président d’honneur du Croissant-Rouge palestinien, aujourd’hui hospitalisé en Egypte pour un cancer en phase terminale –, il est alors envoyé chez l’un de ses oncles maternels, Salim Abou Saoud, à Jérusalem. En 1937, il retourne au Caire, où son père s’est remarié. Dans la capitale égyptienne, où il fait ses études supérieures, il découvre la politique et se lie à la confrérie des Frères Musulmans. Sa sympathie pour ce groupe, qui était opposé au président Nasser, lui vaudra de connaître les prisons égyptiennes.  
 
En 1952, Yasser Arafat prend le contrôle de l’Union des étudiants palestiniens, avec le soutien de Salah Khalaf (Abou Iyad), originaire de Gaza et proche comme lui des Frères Musulmans, qui sera assassiné le 15 janvier 1991 à Tunis. C’est donc au nom de ses camarades, étudiants palestiniens en Egypte, qu’il présente, en 1953, au général Neguib, alors président de l’Egypte, une pétition rédigée en lettres de sang avec ces mots : “N’oubliez pas la Palestine.”  
 
En 1957, Yasser Arafat débarque dans l’émirat pétrolier du Koweït, où, ingénieur diplômé, il intègre le département des travaux publics, avant de fonder sa propre société de travaux publics et de devenir, pour quelque temps, un homme d’affaires (presque) prospère. En fait, Arafat, qui ne s’est pas jamais remis de la nakba, défaite arabe de 1948, est déjà décidé à livrer un combat pour faire valoir les droits de ses compatriotes chassés de leurs terres et contraints, comme lui, à l’exil et à l’errance. Sa rencontre, à Koweït-City, avec Abou Jihad, son plus proche compagnon jusqu’à son assassinat par un commando israélien à Tunis, le 16 avril 1988, sera déterminante.  
 
En effet, les deux hommes fondent, en octobre 1959, avec un petit groupe d’autres exilés palestiniens, auxquels se joindra par la suite Abou Iyad, le Fatah (qui signifie conquête), une organisation militaire clandestine. L’organisation commence à se faire connaître en publiant un journal appelé Filistinouna (‘‘Notre Palestine’’), rédigé au Koweït et imprimé à Beyrouth, qui devient rapidement la voix du mouvement de libération de la Palestine.  
 
Les succès de la révolution algérienne, puis l’indépendance de l’Algérie, incitent Yasser Arafat et ses compagnons à abandonner leurs carrières professionnelles respectives et à se jeter corps et âmes dans le combat politique. Peu à peu, ils créent des relais de leur mouvement en Egypte, en Syrie, en Jordanie et en Algérie, premier pays arabe à autoriser le Fatah à ouvrir, dès 1963, un bureau, dirigé par Abou Jihad. Un an plus tard, le mouvement ouvre son premier camp d’entraînement près d’Alger, où les membres d’Al-Assifa (la Tempête), sa branche militaire clandestine, reçoivent une formation au maniement des armes. L’Algérie révolutionnaire offre une aide inestimable à la révolution palestinienne naissante en lui ouvrant de nouvelles portes, notamment celles de la Chine de Mao Zedong, où Yasser Arafat se rend en 1964.  
 
La même année, le président Nasser propose, au cours d’un Sommet arabe réuni au Caire, la création d’une organisation officielle palestinienne pour combattre Israël, qui aurait une branche politique (l’Organisation de Libération de la Palestine, OLP) et une branche militaire (l’Armée de Libération de la Palestine, ALP), et serait placée sous le commandement des armées arabes. L’organisation est créée aussitôt au Caire, et sa direction confiée à Ahmed Choukeiri, un Palestinien proche du régime nassérien.  
 
Yasser Arafat et ses compagnons du Fatah, qui entendent mener leur combat loin de toute influence des régimes arabes en place, décident enfin de sortir de l’ombre. Mais leur première action militaire contre Israël, en 1965, échoue lamentablement : la bombe déposée par un commando de fedayin contre une installation hydraulique est découverte et désamorcée par l’armée israélienne. Cela n’empêche pas le Fatah de revendiquer publiquement l’opération dans un “communiqué numéro un”, largement diffusé à travers la presse libanaise. A la fin de l’année, Israël dénombre vingt-huit opérations de commandos revendiquées par le Fatah.  
 
C’est surtout la bataille de Karameh, en Jordanie, en mars 1968, qui propulse le Fatah au summum de sa popularité. Lors de ce combat à armes inégales, un groupe de fedayin de cette jeune organisation, auxquels Yasser Arafat a ordonné de “tenir tête à l’ennemi”, met en échec, avec l’aide de l’armée jordanienne, une incursion d’envergure menée par l’aviation, des chars et des parachutistes israéliens dans ce camp de réfugiés de Jordanie. Au final, 97 combattants palestiniens sont tués, une centaine faits prisonniers par les assaillants. Mais les Israéliens ont dû se retirer après s’être heurtés à une résistance inattendue. Yasser Arafat peut crier victoire, parlant du premier “triomphe” arabe. L’année précédente, les armées arabes avaient été défaites en l’espace de six jours par l’armée israélienne.  
 
Fort des succès de sa guérilla anti-israélienne, qui propulsent son organisation sur les devants de la scène et lui valent le ralliement de milliers de jeunes combattants, écœurés par la défaite arabe de juin 1967 et la perte de la Cisjordanie et de Gaza, Yasser Arafat prend, en 1969, la direction de l’OLP. Son mouvement, dont les capacités militaires s’accroissent de jour en jour, commence à inquiéter les régimes arabes de la région.  
 
Ainsi, en 1970-1971, un conflit sanglant oppose, en Jordanie, la guérilla du Fatah et l’armée jordanienne. Craignant pour son trône, le roi Husseïn n’hésite pas à recourir à la manière forte. Il finit par reprendre le contrôle de la situation. Arafat et ses hommes sont alors contraints de quitter la Jordanie, qui était alors le sanctuaire de l’OLP. La plupart d’entre eux se réfugient au Liban où se trouvent de nombreux camps de réfugiés palestiniens.  
 
La longue marche vers la reconnaissance internationale 
 
Cependant, cette défaite militaire ne tarde pas à être compensée, en 1974, par un succès politique retentissant lorsque le Sommet arabe de Casablanca reconnaît enfin l’OLP comme l’unique représentant du peuple palestinien. Quelques mois plus tard, l’organisation ayant modifié entre temps sa Charte, qui accepte désormais l’établissement d’un Etat palestinien sur toute portion de territoire libérée, et non plus sur toute la Palestine, Yasser Arafat prend la parole devant l’Assemblée générale des Nation Unies. Reconnu enfin internationalement comme le leader incontesté du mouvement de libération nationale palestinien, il brandit le rameau d’olivier et se présente en homme de paix.  
 
Malheureusement, le leader palestinien et son organisation dilapident ce capital de sympathie en participant à la guerre civile qui ensanglante le Liban à partir de 1975. En 1982, le chef de l’OLP, qui doit sa longévité à une certaine baraka, échappe miraculeusement à la mort. Il venait de quitter un immeuble de Beyrouth-Ouest lorsqu’une bombe à implosion israélienne réduisit le bâtiment en poussière. En cette même année, et au terme de sept ans de violences et de destructions, Yasser Arafat et ses compagnons sont expulsés de Beyrouth par l’armée israélienne, puis de Tripoli, dans le Nord du Liban, par l’armée syrienne, et se retrouvent, l’année suivante, en exil à Tunis, tandis que les combattants sont désarmés et établis dans des camps de fortune en Tunisie, Algérie, Yémen, Soudan et Irak. Parallèlement, l’armée israélienne intensifie sa répression en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, provoquant, dès décembre 1987, par réaction, un important mouvement de protestation populaire, mené essentiellement par des enfants, la première “Intifada” (ou “guerre des pierres”) change radicalement la donne. Arafat et l’OLP, que les Israéliens ont cru avoir mis définitivement hors jeu, se remettent de nouveau en selle. Et pour cause : les gamins qui jettent les pierres contre les blindés de Tsahal se réclament haut et fort du leadership national palestinien: Arafat et l’OLP.  
 
Profitant du courant de sympathie que l’Intifada suscite dans l’opinion internationale et surtout occidentale, le leader palestinien, en exil à Tunis, lance un nouveau pavé dans la mare en proclamant, en 1988, un Etat palestinien, sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU, que les Palestiniens avaient jusqu’alors rejetées. Cette proclamation solennelle, qui implique la reconnaissance de l’Etat d’Israël, ainsi que les déclarations d’Arafat condamnant le terrorisme, ouvrent une brèche dans le mur de l’indifférence occidentale. Des canaux secrets sont alors ouverts, via la Suède, avec les responsables américains, qui aboutissent à l’engagement d’un dialogue direct entre Washington et l’OLP. Plusieurs réunions ont lieu, à Tunis notamment, entre des responsables américains et palestiniens. En mai 1989, le chef de l’OLP est reçu à Paris par le président français François Mitterrand. A la presse française, Arafat déclare, qui plus est en français, que les clauses de la Charte de l’OLP évoquant la destruction d’Israël sont désormais “caduques”. Suite logique : une conférence internationale est organisée à Madrid, le 30 octobre 1991 pour relancer le processus de paix au Proche-Orient. La question palestinienne est de nouveau inscrite sur l’agenda international.  
 
Le chef de l’OLP, qui adopte une stratégie de mouvement perpétuel, dilapide, une nouvelle fois, ce capital de sympathie en affichant sa solidarité avec le président irakien Saddam Husseïn après que ce dernier eut occupé le Koweït, le 2 août 1990. Les conséquences de ce geste seront catastrophiques pour Arafat et l’OLP. Les pays du Golfe, principaux bailleurs de fonds de la cause palestinienne, coupent leur aide. Pis : des centaines de milliers de Palestiniens sont expulsés des pays du Golfe. Les Occidentaux en général et les Américains en particulier n’apprécient guère, eux aussi, cette volte-face du raïs et coupent aussitôt les canaux de dialogue avec l’OLP. Pour Arafat et les siens, c’est donc le début d’une nouvelle traversée du désert. Les capitales occidentales, qui cherchent à promouvoir la paix au Proche-Orient, essaient de contourner la direction historique du peuple palestinien en prenant langue avec des personnalités des territoires occupés, comme feu Fayçal Husseïni, Bassam Chakaâ et autres Hanane Achraoui. Ces derniers se montrent cependant loyaux envers Abou Ammar et l’OLP. Ils les tiennent informés de toutes leurs démarches et ne font rien sans leur consentement préalable.  
 
Le 13 septembre 1993, sur la pelouse de la Maison-Blanche, devant un parterre de personnalités internationales et sous les yeux de millions de téléspectateurs à travers le monde, Yasser Arafat, tout sourire, serre la main de l’un de ses pires ennemis, le Premier ministre israélien d’alors, Itzhak Rabin. Les accords dits d’Oslo qui venaient d’être signés mettent en principe l’un des plus vieux conflits du monde sur la voie d’une solution acceptée des deux parties. Tout le monde y croit. Et surtout Yasser Arafat, pour qui le rêve est enfin à portée de main. En effet, six années de négociations avec Israël devaient suffire pour aboutir, au terme d’une longue lutte, à l’avènement de l’Etat palestinien tant rêvé. Onze ans et plusieurs milliers de morts plus tard, force est de constater que ce rêve s’est effiloché.  
 
Le séquestré de la Mouqataâ  
 
De retour d’exil, en 1994, dans les Territoires palestiniens, les premières années d’Arafat à la tête de l’Autorité palestinienne sont marquées par la corruption de son entourage, qui contraste avec les sacrifices des Palestiniens et par la frustration face au blocage du processus de paix. Assiégé, avec 250 de ses hommes, dans son quartier général de la Mouqataâ, à Ramallah, depuis décembre 2001, par l’armée israélienne, qui l’accuse de soutenir les attentats terroristes, le raïs est mis hors-jeu et isolé sur la scène internationale. Alors que les conditions de vie misérables dans ses bureaux contribuent à fragiliser sa santé, il redevient, aux yeux de son peuple, le héros de la lutte nationale. La Mouqataâ assiégée devient le haut lieu de la résistance palestinienne, faisant passer au second plan les griefs faits au “Vieux”. Son mythe et sa popularité grandissent.  
 
Converti, dès 1988, à la “paix des braves”, Arafat a essayé de se transformer, avec l’accord d’Oslo, de chef d’une résistance dans l’exil en président d’un embryon d’Etat, mais il est resté jusqu’au bout déchiré entre sa position de président de l’OLP, une organisation fidèle au nationalisme arabe anticolonial des années 1920-1960, et celle de président de l’Autorité palestinienne, un Etat en gestation, dont il s’est montré incapable de gérer démocratiquement les institutions.  
 
“Yasser Arafat n’a pas su s’adapter aux changements intervenus dans le monde au lendemain de la chute du Mur de Berlin. Sa gestion autoritaire des affaires palestiniennes a fini par bloquer les rouages de la décision politique et financière et ouvert la voie à la corruption qui gangrène l’Autorité palestinienne, laissant ainsi se développer les mouvements islamistes du Hamas et du Jihad Islamique”, disent des analystes européens.  
 
“Il n’a pas su se muer en homme d’Etat, accepter un compromis historique douloureux mais inéluctable avec Israël et préparer sa succession”, affirment, de leur côté, des analystes israéliens et américains. Leurs homologues palestiniens et arabes soutiennent, cependant, une opinion contraire. “En refusant, au risque de se voir une fois de plus rejeté par la communauté internationale, un pseudo-accord qui n’accordait aux siens qu’une indépendance factice, loin de cet Etat viable, qui seul peut garantir la paix future, Arafat a su finalement répondre aux attentes de son peuple”, disent-ils. Et d’ajouter : “L’arrêt du processus de paix au Proche-Orient n’incombe pas seulement à Yasser Arafat et aux Palestiniens. Les Israéliens, leurs sponsors américains et la communauté internationale dans son ensemble y ont, eux aussi, une grande part de responsabilité”. Sa reprise dépendra aussi de la volonté de toutes les parties.  
 
Ryadh Fékih  
 
Sources : Lien vers http://www.realites.com.tn/index1.php?mag=1&cat=/12222222211222220LA VIE DE REALITES/1Lufthansa&art=10750&a=detail1> 
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Modifié en dernier lieu le 18.11.2004
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